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Association de théâtre amateur de Saint Just en Chaussée

Séance du 16 janvier 2016

Café lit-thé-raire du 16 janvier 2016 à Hébécourt

 

Claire Lempereur, Christelle Poulain, Pascale Albert, Sophie et Mathéo Loubet, Laure Bochent,  Sandrine Devos, Françoise Vaconsin, Christine des Essarts, Hélène Dargaisse, Phoebe, vous présentent leurs derniers coups de cœur de lecture.

Les propos rapportés sont des avis personnels, qui n'engagent que leurs auteurs.


Chien pourri à l’école. Colas Gutman et Marc Boutavant. Ecole des loisirs. (Mouche)

Chien pourri vit dans les poubelles avec un chat. Il veut aller à l’école. Mais à l’école, quand la maîtresse lui pose une question, il ne sait pas répondre et les autres se moquent de lui. Quand il rentre chez lui, le chat lui demande de lui lire une histoire, il prend un livre et invente une histoire car il ne sait pas lire.

Mathéo


Eldorado. Laurent Gaudé. J’ai lu.

Deux destins se croisent. Salavatore Piracci est gardien de côte à Lampedusa. Il se sent très seul, n’a pas de femme, pas d’enfants et a une quarantaine d’années. Il se pose des questions sur sa vie et son avenir. Il rencontre une femme dans les rues de Catane qui le reconnaît : il l’a aidée deux ans auparavant quand elle est arrivée d’Afghanistan, en barque et après avoir perdu son bébé. Elle erre dans les rues et lui demande un service : elle veut une arme pour tuer le passeur qui est responsable de la  mort de son enfant. Il lui donne. Soleiman a 25 ans et vit avec son frère Jamal au Soudan. Les deux frères projettent de fuir leur pays et de gagner l’Europe. Mais Jamal est malade et Soleiman part seul. On suit son périple à travers l’Europe. Piracci se remet en cause ; il récupère des gens échoués ou dans des bateaux de fortune, qui le supplient de ne pas les emmener dans des centres de rétention. Il n’en peut plus et décide de changer de vie. Laurent Gaudé utilise des mots justes et qui touchent. Il dit, à travers ses personnages, nos contradictions. C’est très bien écrit mais ce n’est pas difficile à lire. Laurent Gaudé écrit de très belles pages sur Soleiman qui se demande comment rester humain. Il donne une voix juste à ses personnages.

Christine



Les gens dans l’enveloppe. Isabelle Monnin. J.-C. Lattès.

Isabelle Monnin est journaliste. Elle a acheté 250 photos d’une même famille sur Internet. On peut voir une sélection de ces photos au centre du livre. Dans une première partie, elle a imaginé la vie de ces gens et mis le focus sur trois femmes, aux trois âges de la vie. Puis dans une deuxième partie, elle a enquêté pour essayer de les retrouver. On apprend quelques choses sur les vrais gens et ce qui est troublant c’est qu’elle a inventé des choses qui étaient proches de la réalité. Alex Beaupain a créé des chansons sur les histoires fictives et réelles. Plus que l’histoire elle-même, c’est l’idée qui m’a plu. Un reproche : il aurait été plus pratique de mettre les photos dans la deuxième partie. Il y a, à la fin du livre, un arbre généalogique de la vraie famille, qu’il est préférable de ne pas lire avant d’avoir lu le roman.

Sophie


Les suprêmes. Edward Kelsey Moore. Babel

C’est l’histoire de Barbara-Jean, Odette et Clarisse, trois jeunes femmes noires américaines, qui n’ont rien en commun. On les suit pendant quarante ans, des années 60 à nos jours. Au début du roman, elles sont lycéennes. Odette est issue d’une famille ouvrière. Elle a une forte personnalité et est née dans un sycomore. Clarisse est née dans un milieu aisé et elle est la caricature de la bigote. Barbara-Jean a perdu sa mère (son seul parent) quand elle était ado. Elle est alcoolique, n’a pas d’argent, vit dans un taudis et est habillée avec des vêtements flashy et très courts. Elle est très provocante. Ces trois filles sont devenues amies. Elles sont différentes mais sont honnêtes entre elles. On découvre que la société a un rôle dans les choix qu’elles vont faire dans leur vie. C’est un beau roman sur l’amitié. C’est léger et drôle.

Pascale


Miniaturiste. Jessie Burton. Gallimard

C’est un premier roman qui fait beaucoup pensé à La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier. L’héroïne, Petronella Hurtman, a vraiment existé. Amsterdam, XVIIème siècle. Petronella a 18 ans et est issue d’une famille ruinée. Son père est mort et sa mère décide de la marier à un marchand d’épices qui voyage partout dans le monde. Le mariage est expédié car son mari doit partir pour ses affaires. Petronella débarque chez son mari, seule, et est accueillie par une femme qui lui demande qui elle est. Elle se retrouve dans une maison sombre mais très bien organisée grâce à Marine, sa belle-sœur, et deux domestiques. Petronella est celle qui ennuie tout le monde. Alors elle reste dans sa chambre. Jusqu’au jour où son mari revient. Il est embarrassé avec cette épouse jeune et hors-norme.  Il lui offre une maison de poupées à l’image de la vraie maison. C’est pour l’aider à mieux appréhender son intérieur. Elle utilise son argent pour acheter des meubles miniatures chez un miniaturiste. L’atmosphère est proche de celle d’un thriller mais il n’y a pas de crime. Il y a une mise en abîme : Nella joue à la poupée et quelqu’un joue avec elle comme une poupée.

Claire


Le maître des illusions. Donna Tartt. Pocket

Venu de Californie, Richard, a décroché une bourse pour venir étudier à l’université de Hampden dans le Vermont. Il fuit une famille d’une médiocrité totale. Jeune homme sans grande volonté, il arrive dans cette université un peu par hasard. Il découvre, parmi les enseignements proposés,  un cours de grec très très fermé : l’enseignant, Julian, brillant professeur, est à la tête d’un groupe de quelques étudiants : Charles, Camilla (les jumeaux), Francis, Henry et Bunny. Richard réussit, en se montrant obstiné et audacieux, à se faire admettre dans ce cercle fermé. Roman envoûtant, plongeant le lecteur dans l’ambiance sombre, triste, désespérée d’une jeunesse dépourvue d’espoir et d’idéaux et qui semble s’employer à se détruire doucement… Les illusions sont multiples. Richard ment sur ses origines.  Ses amis l’adoptent-ils réellement ? Ou préparent-ils des projets dont il est tenu à l’écart ? Bunny, fils d’une famille de la grande bourgeoisie, n’a pas un sou et c’est un pique-assiette. Qui est vraiment Henry ? Roman inclassable, ni thriller, ni roman policier. C’est un roman sur la jeunesse, un roman philosophique, un roman qui questionne l’art et la fascination qu’il peut exercer sur de jeunes adultes. Indissociable du Chardonneret, avec lequel il forme un diptyque, mêmes thèmes, mêmes questions.

Laure

Fait penser à : Moins que zéro de Bret Easton Ellis, Le prince des marais de Pat Conroy, La couronne verte et Les revenants de Laura Kaschichke.


Une journée particulière. Anne-Dauphine Julliand. J’ai lu

L’auteur est journaliste et écrit un témoignage sur sa petite fille qui a une maladie génétique, sur la mort et sur la foi, mais de façon discrète. La journée particulière c’est celle de la mort de sa fille. Elle montre qu’il faut continuer à vivre. C’est très touchant. Cela donne envie d’agir. Ce livre fait le résumé du premier, Deux petits pas sur le sable mouillé, dans lequel elle racontait la découverte de la maladie de sa fille.

Phoebe

Ce livre fait penser aux livres Camille mon envolée de Sophie Daull, Un fils de Michel Rostaing et aux films Parle avec elle de Pedro Almodovar et La chambre du fils de Nani  Moretti.


Lambeaux. Charles Juliet. Folio

Charles Juliet est un poète, connu pour son journal qui se compose de plusieurs volumes. Il a eu une enfance compliquée et a abandonné ses études de médecine pour écrire. Il a été dépressif et c’est l’écriture qui l’a sauvé. Son écriture est fluide ; il parle à la deuxième personne du singulier. Il parle de sa mère (des bribes sur sa mère naturelle) puis plus longuement sur sa mère adoptive. Cette autobiographie a été écrite entre 1983 et 1995.

Hélène



Le rêve des chevaux brisés. William Bayer. Rivages

Un roman noir et psychologique. Un dessinateur judiciaire, David Weiss, qui travaille souvent avec la police pour établir des portraits –robots, revient dans la ville de son enfance à l’occasion d’un procès. Il doit dessiner les personnes du procès, toute télé ayant été interdite. Parallèlement à ce travail officiel, il va mener une enquête car une ancienne affaire criminelle ayant eu lieu 26 ans plus tôt ne cesse de le hanter. C’est le meurtre d’un homme et d’une femme dans un motel de la ville. Ces deux personnes sont Barbara Fulraine, une femme riche et très belle de la haute société, et Tom Jessup, un modeste professeur. David Weiss connaissait de près les deux victimes et il va tenter de résoudre cette affaire qui l’obsède. Son père était le psychanalyste de la victime. Par conséquent ce roman contient beaucoup d’analyses psychologiques très intéressantes. Le titre Le rêve des chevaux brisés fait allusion à un rêve qu’aurait fait une des deux victimes. Cela m’a beaucoup fait penser à James Ellroy, au Dahlia noir notamment, pour l’analyse en profondeur de personnages névrosés. Palpitant, on ne peut le lâcher.

Sandrine


Acquittée. Alexandra Lange.  Michel Lafon.

Alexandra Lange vit à Douai. Elle rêve de trouver un gentil mari et aimerait quitter son domicile familial qui la pèse tant. Très vite, elle fera sa rencontre, quittera les siens malgré leur désaccord et deviendra mère de quatre enfants. Après quelques mois de douce relation, son époux devient exigent, colérique, brutal, mais ce n’est pas tout, il se met à boire et ceci de plus en plus. Elle connaît alors la peur, les coups, les insultes, les humiliations, les viols, les strangulations. Bientôt son corps sert à payer les dettes de son mari. Un jour, il devient méchant vis-à-vis des enfants. Elle a peur de partir, des menaces, des représailles. Pourtant toutes ces années, elle a tant espéré qu’il change. Jusqu’au jour où…. Quel sera donc l’élément déclencheur ? Que va-t-il advenir de ses enfants et d’elle-même ? Ce livre est un livre témoignage. Il ne vous laissera pas de marbre, il vous emmènera dans la dure réalité du quotidien d’Alexandra, qui vous la livre sans tabou. Un livre fort qui vous fera réfléchir sur l’existence de ces femmes maltraitées.

Françoise


Profession du père. Sorj Chalandon. Grasset

C’est un auteur dont je vous ai déjà parlé et qui me touche beaucoup. Il a écrit sur l’Irlande du nord (Mon traître, Retour à Killibegs) mais aussi sur le Proche Orient (Le quatrième mur). Ce roman est un roman autobiographique très fort où Sorj, alias Emile, raconte son enfance avec son père, mythomane et extrêmement violent, et sa mère entièrement sous le joug de son père. Le roman s’ouvre et se clôt sur les obsèques du père. Emile et ses parents vivent en vase clos dans leur appartement lyonnais. Ils ne reçoivent personne, pas même les grands-parents. Le père fait subir à Emile un entraînement paramilitaire ; il faut que son fils devienne un homme. Le père est un tyran domestique : il punit son fils de façon très stricte et la mère n’a pas son mot à dire. Ce personnage de la mère est parfois énervant car on aimerait qu’elle réagisse et défende son fils, mais elle aussi est une victime. Le père s’invente un passé auquel il croit sincèrement (et c’est comme ça qu’il convainc ses proches) : il a été résistant, prof d’arts martiaux, puis il s’engage dans l’OAS (il peste contre De Gaulle), son fils a un parrain américain qui a perdu un bras lors du débarquement de Normandie mais qui est malgré tout garde du corps de J. F. Kennedy, …. Le titre vient d’un épisode où Emile doit remplir une fiche de renseignements pour un professeur. Quand il demande à son père ce qu’il doit écrire dans la rubrique « profession du père », ce dernier entre dans une rage folle. La mère est gênée et avec l’accord des deux, il inscrit « sans ». La fin du roman est très émouvante à plusieurs égards mais je ne peux rien dévoiler.

Christelle


Le livre des Baltimore. Joël Dicker. De Fallois

Joël Dicker reprend son personnage de Marcus Goldman qui nous annonce qu’il va nous raconter (à nous ses lecteurs) "le drame" qui est arrivé à sa famille, mais que pour cela, il va nous raconter son enfance. On fait donc connaissance avec ses cousins de Baltimore qu’il adore comme des frères et avec qui il a passé toute son enfance. Mais en même temps, il nous raconte par alternance sa situation actuelle, d’adulte. Et chaque partie nous renseigne un peu plus sur le résultat final vers lequel il veut nous amener. Du coup, le résultat est très prenant car on alterne un chapitre sur sa complicité avec ses cousins et un chapitre sur sa vie actuelle. Et on a sans arrêt envie de continuer pour revenir à la suite des aventures des jeunes  (que leur arrive-t-il ?) et ensuite à lui, l’adulte (que fait-il ?). Bref j’ai aimé autant que le premier et il a réussi à être aussi prenant mais d’une autre façon. Cette fois-ci ce n’est pas à l’aide de rebondissements mais avec un « teasing » bien mené !

Stéphanie 

 

 

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