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Association de théâtre amateur de Saint Just en Chaussée

Séance du 11 janv 2014

Pascale Albert, Claire Lempereur,  Armand Poulain, Christelle Poulain, Evelyne Denis, Murielle Moret, Sophie Loubet, Annette Sandrowicz, Françoise Balossier et Françoise Vaconsin vous présentent leurs derniers coups de coeur de lecture.
Les propos rapportés sont des avis personnels, qui n'engagent que leurs auteurs.


La marche rouge de Marion Sigaut. Ed Actes sud.

C'est un thriller historique sur l'histoire de Paris, en 1656, sous Louis XIV.
Un édit est promulgué pour créer un hôpital général pour contrer l'oisiveté et la mendicité. Les enfants de mendiants sont enlevés. Le tout est orchestré par les gens riches. Le vocabulaire historique est très riche. C'est romancé mais il n'y a pas de dialogue. C'est passionnant.

Annette

 

La libraire des ombres de Mikkel Birkegaard, éd. 10/18.

Roman policier danois. J'ai d'abord été séduite par la couverture. C'est un livre sur la lecture, la libraire et le pouvoir de la lecture. L'histoire se passe dans les années 1990 à Copenhague. Luca, immigré italien ouvre une libraire, une très belle librairie de livres anciens ; la librairie est une œuvre d'art en elle même. Il est veuf et il a un fils, Jon, qu'il abandonne quand il atteint ses 18 ans. Plus tard, son père meurt, Jon hérite de cette libraire qu'il n'aime pas. Il est devenu un avocat froid. A l'enterrement de son père, il n'y a pas de famille, seulement des amis de son père. Jon se retrouve avec trois personnages : le vaurien, la jolie rousse et l'employé de son père qui l'invite dans la libraire. Ils vont dans le sous-sol, deux pièces et peu de livres. Jon lit Farenheit 451 et là... tout ce qu'il lit, Jon le voit devant lui en film. Il découvre que Luca était un lettore c'est-à-dire un personnage capable de donner vie aux lectures d'autrui.
C'est un roman policier car la mère n'est pas morte de mort naturelle, ni Luca d'ailleurs. Parmi les lettores certains sont gentils et d'autres méchants... On trouve les témoins, le coupable, le gentil, tous les personnages du roman policier. Jon est-il un gentil ou un méchant ?
C'est un roman sur le sens de la lecture : on creuse pour comprendre le sens d'un livre.  Le lecteur est toujours tourneboulé dans l'histoire. On se prend d'affection pour un personnage et trois pages plus loin on change d'avis.

Claire


La ligne d'ombre de Conrad, Folio Gallimard.

Petit retour sur la biographie de Conrad car ce roman est autobiographique. Qui est Conrad ? On croit que c'est un aventurier anglo-saxon... On découvre qu'il naît dans une zone entre la Pologne et l'Ukraine sous le nom  de Théodor Jozef Konrad Korzeniowski, en 1857. Sa famille doit quitter le pays pour la Russie, en 1862. Il garde des contacts à Cracovie. Il voyage en Suisse où il devient steward sur un bateau, en 1876. Il arrive à Marseille en 1878, puis Sydney et en 1880 il a son brevet de capitaine dans la marine marchande anglaise. Il fait une carrière de marin. En 1891 : il déprime sec. Puis re-déprime en 1896. Il rencontre sa femme et s'installe en Angleterre en 1897. Il quitte la marine pour écrire. Il arrive en 1907 en France. Puis en 1916 La ligne d'ombre paraît en feuilleton, puis en livre en 1917. Il meurt en 1928.
Dans la ligne de l'ombre, il relate sa première mise en fonction de capitaine de navire. Deuxième intérêt, il évoque sa relation avec la littérature fantastique. Hamlet et Shakespeare sont présents par des personnages fantomatiques et tout l'univers des vaisseaux fantômes. Conrad se rappelle d'un moment fantastique sur le fantastique...
L'action du livre se situe en Asie, Bangkok, sur la côte asiatique. Conrad quitte le navire, il a vingtaine d'années. Or on l'appelle pour rapatrier un bateau car le capitaine est mort. Pourquoi le choisir, lui ? Pourquoi pas un autre capitaine ? Ou le second du navire en question ? Pourquoi accepte-t-il ? Et là, il se retrouve dans l'immobilité : pas de vent ; le voyage dure trois semaines au lieu d'une seule. C'est toute les relations avec l'équipage. C'est une aventure intérieure sur laquelle planent des figures fantomatiques. La ligne d'ombre est un passage sur soi. Un huis clos. Pas un voyage banal.

Françoise B.


Le cœur des louves de Stéphane Servant éd. Le Rouergue.

Edité comme roman jeunesse mais c'est aussi un roman pour adulte. S. Servant était connu pour ses albums jeunesse, alors les éditeurs ont choisi de le publier dans une édition jeunesse.
Célia, une lycéenne, part habiter dans la maison de sa grand-mère, à la fin de l'été, dans un endroit perdu, isolé, dans la montagne. La mère de Célia, un écrivain qui n'a plus de succès et qui déprime, la rejoint. Célia se remémore les étés quand, petite, elle passait ses vacances chez sa grand-mère, et jouait avec Alice, la sauvageonne du village. La grand-mère n'était pas aimée, on l'appelait « putain » ou « sorcière ». On découvre l'histoire de cette grand-mère, Tina,  et pourquoi elle est mal-aimée. Réapparaissent alors les vieux secrets de famille. Mais aussi un peu de fantastique, lié aux loups et aux vieilles croyances sur les femmes-loup...

Sophie


Les fleurs bleues de Raymond Queneau, éd. Gallimard

Un livre un peu bizarre qui part dans tous les sens. On se demande si c'est nous ou si c'est normal de ne rien comprendre. Finalement, au fil de la lecture, les choses se mettent en ordre et on comprend. On alterne entre l'histoire de Cidrolin (personnage de l'époque actuelle) et celle du Duc d'Auge (personnage du passé)... en fait, quand un des personnages s'endort, il devient l'autre et on passe d'un monde à l'autre. L'histoire est complexe, il y a des boutades, des fautes d'orthographe « ouature » pour « voiture », des jeux de mots, des réflexions loufoques, des détournements d'expression comme « danger camion »... Les personnages sont  dingues, les jeux sur le lexique sont très drôles et l'écriture est belle. Il y a toujours un passant qui pose des questions. Il y a beaucoup d'humour, c'est très drôle. Il y a quand même une histoire.

Murielle




Claire fait le parallèle avec L'incroyable voyage du fakir enfermé dans une armoire Ikéa.
 




Profanes de Jeanne Benameur, éd Actes Sud.

C'est l'histoire d'un ancien chirurgien de 90 ans qui vit seul. Il recrute quatre personnes pour l'accompagner pour le temps qu'il lui reste à vivre. Il a découpé la journée en quatre parties et chaque personne se voit confier un créneau horaire. Il a mis du temps à les choisir mais il ne cherche pas des domestiques. Grâce à ces gens, il fait le deuil de sa fille. Sa femme était croyante et pas lui. Comment trouver le réconfort en dehors de la religion ? Ce qui est important c'est d'être relié aux autres. Lécriture et les descriptions forment une sorte d'épure.

Evelyne

Claire confirme la beauté du livre. Les quatre personnages sont des assistants au suicide et non une aide au deuil. C'est l'idée de faire son deuil pour mieux mourir.

Un livre à multiples interprétations, selon notre histoire, notre personnalité et le moment où on le lit.



Eragon, de Christophe Paolini, éd. Bayard jeunesse.

Premier roman d'une série de quatre. C'est l'histoire d'un pays l'Alagaësia, au Moyen Age. Les humains ont pris le pouvoir de l'Alagaësia. Mais les Urgals sont venus et ils ont tout cassé. Ils ont tué les dragons. Galbatorix, un garçon, a repris un dragon et reconquis l'Alagaësia : il domine le mal. Plus, Eragon, un autre garçon, sent un étrange courant d'air alors qu'il est en train de chasser. Il trouve une pierre bleue. Cette pierre est un œuf de dragon. Il se fissure et un dragon apparaît. Eragon touche le dragon et il y a un courant électrique qui passe entre eux. En fait, c'est une dragonne qui s'appelle Saphira.

A la fin du livre, il y a un lexique pour l'ancien langage, le langage des Urgals et le langage des nains.

Armand


Les souvenirs de David Foenkinos, éd. Folio Gallimard.

Je l'ai d'abord choisi pour le titre. Que doit être un souvenir ? Le narrateur est un jeune homme qui vient de perdre son grand-père qu'il adorait. Il a de mauvaises relations avec son père qui est un homme un peu lâche. Le père et ses deux frères mettent leur mère, la veuve du grand-père, dans une maison de retraite. Elle est pétillante, elle fugue. Le narrateur la retrouve. Le narrateur est narcissique mais ce n'est pas l'auteur !! L'histoire du narrateur c'est qu'il a eu besoin du décès de son grand-père pour trouver sa voie : devenir écrivain.
L'auteur a un certain panache, relation familiale, humour, exercice de style : il intercale des souvenirs de personnes célèbres ex : S. Gainsbourg.


Aude

 

Le confident d'Hélène Grémillon, éd. Plon.

Un très bon  premier roman.
Camille vient de perdre sa mère. Au milieu des condoléances, elle découvre une étrange lettre expédiée par un inconnu. Dans les premiers temps, Camille croit à une erreur mais les lettres continuent à arriver. Elle découvre alors au fil de celles-ci deux amours impossibles, quatre vies brisées. Et plus encore, se dévoile un terrible secret qui la concerne.
C'est un roman bien écrit, fluide, avec un fil conducteur subtil et captivant. Au premier abord, ce livre peut sembler banal mais en réalité il nous tient en haleine jusqu'à la toute dernière page. Une belle lecture !

Françoise V.

Christelle a lu La Garçonnière, le deuxième roman d'Hélène Grémillon, qui est aussi un excellent roman sur la dictature argentine. L'essai est transformé.
 








Désordre de Penny Hancoke, éd. Sonatine.

Sonia, la quarantaine, vit en Angleterre sur les bords de la Tamise dans une maison familiale. Elle mène une vie confortable jusqu'au jour où son époux Greg multiplie les déplacements professionnels et sa fille Kit part pour l'université. Sonne alors l'heure du bilan de vie. Sonia réalise alors combien son adolescence a été heureuse, intense et pure. Alors que Jez, 15 ans, sonne à sa porte afin de lui emprunter un disque, Sonia a une réaction surprenante : sa jeunesse l'obsède tellement, qu'elle le séquestre. La disparition de Jez signalée, une enquête minutieuse est mise en place et s'oriente vers un suspect inattendu.
Un livre au sujet peu banal, passionnant et où la psychologie est reine. On a envie de le dévorer pour comprendre et découvrir l'issue finale.


Françoise V.



Méfiez-vous des enfants sages de Cécile Coulon, éd. Points Seuil

Ce livre raconte l'histoire de Lua, une jeune fille, en partant de sa généalogie : la naissance de sa mère, les relations de sa mère et de ses parents, ses fugues ou fuites de cette petite ville du sud des USA où elle vit mais aussi comment elle y revient, comment elle y rencontre le père de Lua. C'est le roman de la frustration extrême. On s'attache aux personnages et à cette famille dont l'histoire est très importante. Les personnages ne semblent vivre que par dépit et nous conduisent à nous questionner : où en sommes-nous dans notre vie et en sommes-nous là parce que nos amis, nos parents, nos grands-parents ont fait des choses qui se répercutent sur les génération suivantes, sur nous ? Les petits choix de la vie quotidienne ont-ils des répercussions sur ceux qui nous entourent et que nous engendrons ? Décidons-nous de notre destin ? Quel est vraiment notre libre arbitre...

Pascale



La pluie avant qu'elle tombe de Jonathan Coe, éd. Folio Gallimard

Gill et Stephen ont la cinquantaine. Leurs deux filles sont grandes et autonomes. Rosamond, la tante de Gill décède et c'est Gill qui est désignée légataire. Elle se rend chez sa tante et y trouve une série de cassettes audio destinées à une certaine Imogen. Gill doit la retrouver pour lui remettre ces cassettes. En dernier recours, si elle n'y parvient pas sa tante l'autorise à les écouter pour y trouver des indices lui permettant de retrouver Imogen. Après plusieurs vaines tentatives, Gill et ses filles décident d'écouter les enregistrements. Gill se souvient vaguement d'avoir vu une petite fille aveugle, prénommée Imogen, lors d'une fête de famille chez tante Rosamond.
Dans ces enregistrements, Rosamond a décidé de dévoiler à Imogen l'histoire de sa famille maternelle. Elle a choisi vingt photos marquantes de sa vie et de celles de la mère et de la grand-mère d'Imogen. Chaque chapitre du roman correspond à une photo. Rosamond décrit d'abord la photo puis raconte le contexte ou l'anecdote qui s'y rapporte. Petit à petit, les pièces du puzzle s'assemblent et l'on découvre qui est Imogen et quels liens l'unissent à la famille de Rosamond.
Un très beau roman, bien construit, sensible et émouvant, beaucoup moins drôle que les autres romans de J. Coe.


 
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