Séance du 16 septembre 2017
Compte rendu du café lithéraire du 16 septembre 2017
Cette session s’est déroulée chez Christelle.
Nous avons discuté de
America, la revue de François Busnel ;
Philippe Besson ;
Les boites à livres ;
Les vagues, la Promenade au phrase, La traversée des apparences, romans de V. Woolf ;
Troc’livres du 3 novembre, qui s’est déroulé lors du marché du terroir à Saint –Just ; à cette occasion, une boite à livres à a été inaugurée en face de la gare.
Nous avons exprimé notre avis sur les livres des vacances.
Pour Au Départ d’Attocha de Ben Lerner, on n’aime pas ou juste un peu. Certaines y ont trouvé de l’intérêt.
Il est assez long et laborieux, narre des choses manquant d’intérêt. L’attentat provoque peu de changements chez le personnage, qui peut paraître désagréable. Le lecteur attend un renversement qui ne vient jamais. Le lecteur s’attend à de l’action d’où une certaine désillusion. La quatrième de couverture est trompeuse. L’écriture n’est pas scotchante, la lecture n’est pas déplaisante.
Mais on y trouve des épisodes cocasses : l’euro n’est pas une vraie monnaie, le personnage croit comprendre l’espace. Le personnage fait preuve d’autodérision, d’ironie. Il réfléchit sur la position de l’artiste : est-il lui-même une imposture ? Autre avantage : la lecture est rapide. Ce roman rappelle Art de Y. Reza. Le personnage est peu attachant, mais ce n’est pas le but, et le lecteur est assez distancié à son égard. Le style est assez original : l’auteur accumule des adjectifs sans les séparer d’une virgule. L’écriture est assez poétique.
En conclusion, c’est un premier roman, il faut lui laisser une chance.
Pour Le Cercle des plumes assassines de J. J. Murphy, nous sommes tout aussi sceptiques.
Il s’agit d’une traduction et le roman recèle de personnages trop nombreux, de trop de jeux de mots (qui sont la plupart intraduisibles) et ces jeux de mots ralentissent la lecture. C’est un roman très théâtral : les personnages parlent beaucoup et le décor est fortement décrit. Dans ce sens, il ressemblerait à un vaudeville : Faulkner est un personnage que l’on cache. L’écriture et la narration sont plates, l’humour tombe à plat.
Toutefois, l’enquête doit être prise à la dérision. Les personnages font les imbéciles, ils sont assez hurluberlus. Les jeux de mots sont nuls, mais drôles au final. Ce roman permet de découvrir les livres de Dorothy Parker.
Pour conclure, ce roman aurait pu être un roman (et pas un roman policer) sur Dorothy Parker.
Robert Crais, Otages de la peur.
Ce romancier vient de Louisiane, il écrit des romans policiers et des scénarios : LA Requiem, Le dernier détective.
C’est une lecture divertissante qui allie actions, angoisse et rebondissements, qui analyse la psychologie des personnages et les faux semblants. Chaque événement est raconté selon plusieurs points de vue. C’est facile à lire.
Le point de départ est un braquage de station – service par trois loubards, auquel succède un meurtre. Les trois loubards ont la police aux fesses et trouvent refuge dans une maison où se trouvent un père, et ses deux enfants : une adolescente et un garçon. S’en suit un huis clos de 12 heures. L’angoisse des orages montent. Le spécialiste des séquestrations est appelé mais il est très angoissé depuis une affaire désastreuse.
Ce roman a été adapté au cinéma sous le titre Otages (2005) avec Bruce Willis.
Annie
Virgina Wollf, Mrs Dalloway.
Mrs Dalloway est une femme du monde qui a eu et a toujours du succès : elle est charmante, a de l’humour et de la conversation ; on pourrait presque dire que c’est une langue de vipère habillé en Poirot !
Mrs Dalloway raconte une journée de la vie du personnage éponyme. Elle a organisé une soirée chez elle et elle court les boutiques. Puis, une fois rentrée chez elle, elle reçoit la visite de son ex – soupirant. C’est l’occasion pour elle de se poser des questions : a – t – elle bien fait d’épouser Richard ?
La déambulation de Clarissa dans Londres est l’occasion de voir la capitale britannique après la Première Guerre Mondiale, de lire les interrogations incessantes de Clarissa, qui n’est finalement pas si sûre d’elle. On peut retrouver un trait de la bipolarité de Virgina Woolf : on trouve beaucoup de répétitions, elles forment comme une prise d’élan et comme une hésitation : un premier terme est inscrit, puis il est immédiatement repris, mais enrichi d’expansions.
Ce roman évoque aussi les traumatismes du premier conflit mondial puisque l’un des personnages croisés est un ancien combatant aux séquelles psychiques qui se défenestre.
Claire
Jeanne Benameur, Orages Intimes.
Les otages le sont au sens propre comme au figuré. Ce roman a des thèmes très actuels : amitié, maternité ; ils sont abordés de manière subtile... L’écriture est juste, tout est réussi (personnages, intrigue).
Etienne a la quarantaine, est photographe de guerre et a été otage dans un ville en guerre de Syrie. Dans cette ville, il a eu un moment d’hésitation, on l’a capturé.
Le roman débute dans l’avion du retour. Le problème est le retour à la vie normale : comment retrouver goût à la vie ? Comment être prisonnier du passé ? Du quotidien ? Pour se reconstruire, Etienne rentre dans son village natal, dans la maison maternelle. On y croisera trois personnages dont deux amis d’enfance : Enzo et Jofranka qui ont été extrêmement liés à la mère d’Etienne.
Jeanne Benameur a aussi écrit : Les Insurrections singulières, Profanes, Les Demeurées.
Laure
Robin Hobb, La Cité des anciens.
Il s’agit d’héroic fantasy, et de séries parallèles à lire dans l’ordre car elles font références à des épisodes antérieurs. Une série antérieure racontait comment des serpents devenaient des dragons difformes. Des gardiens de dragons émigrent dans le désert des Pluies pour se développer. Les dragons sont nécessaires à la survie des humains.
C’est facile à lire, pas très gros, divertissant car on est dans un autre monde. Le thème des dragons rappelle Eragon.
Isabelle
Anne Radge, L’espoir des Neshov
La trilogie est prolongée : un quatrième tome est publié !
On lit l’histoire d’une famille, une vraie saga, dont les membres sont attachants. Ils s’éloignent géographiquement, mais sont attachés à la ferme familiale. Le couple d’homosexuels est devenu parents, Margido s’est tournée vers la religion.
L’écriture dense et nerveuse le rapproche de Vernon Subutex, de Virginie Despentes, dans la peinture de notre société. Comme dans Vernon, le roman est construit sur une descente puis une remontée. Vernon Subutex de Virginie Despentes a un style cru mais pas vulgaire, il s’inscrit dans une veine réaliste et critique la société. Il offre une balade dans Paris. Il manifeste une force certaine de la langue.
Agnès
Le 1 Nouvelles.
Il s’agit d’un recueil de nouvelles sur le thème de l’ailleurs. Ce n’est pas une lecture divertissante.
Dans ces nouvelles, on croise des enfants mexicains ; des habitants des Etats Unis. Ces nouvelles portrent un regard sur l’immigration, sur les représentations de l’ailleurs et est un reflet de la société. Les références à Trump sont évidentes. Dans ces nouvelles, on regarde beaucoup ailleurs et peu autour de soi. Elles sont brèves : environ 8 pages, et présentent des situations différentes.
La préface est signée par François Busnel. Ce recueil se rapproche America, par le niveau des auteurs.
Stéphanie
Jessie Burton, Les Filles au lion
La narration de ce roman n’est pas linéaire : on est alternativement à Londres en 1967 et en Espagne en 1936. Le point commun est un tableau sur lequel on voit deux femmes dont une a la tête tranchée.
A Londres en 1967, vit Odelle ; elle est caribéenne, a des difficultés d’insertion, vit en colocation et travaille dans un magasin de chaussures. Mais elle est insatisfaite. Un jour, elle trouve un nouveau job dans une galerie d’art. Là elle y rencontre Lawrie qui vient de perdre sa mère et dont il a hérité un tableau qui possède un secret.
En Espagne (Andalousie), vit une famille allemande. La fille a 18 ans, et elle est peintre. Elle pose sa candidature pour entrer dans une école d’art à Londres : ira ? Ira pas ?
L’intrigue mêle deux moments historiques, et ménage le suspense quant au tableau. La révélation sur les personnages n’intervient qu’à la fin.
Christelle
Magda Szabó, La Porte
Ce roman a reçu le Prix Femina Etranger.
La narratrice est une femme de lettres, mariée à un écrivain. Elle engage Emérance comme gouvernante ; c’est une femme âgée qui choisit de travailler chez eux.
Il est intéressant de lire la relation entre cette femme lettrée et cette servante au sale caractère : elle ne veut pas que les autres rentrent chez elle... Cette relation durera 20 ans.
Ce roman à l’écriture magnifique est très émouvant. La fin est splendide. La lecture est assez facile. Il rappelle Sandor Maraí . Les références historiques sont nombreuses.
Sophie et Sandrine
Aki Shimazaki, Au coeur du Yamato, Tome 1 : Mitsuba
Cette auteur est japonaise, vit au Québec et écrit en français.
Il s’agit du premier tome d’une pentalogie, il s’inscrit dans la lignée du Poids des secrets. Dans ce premier tome, on rencontre Takashi : commercial dans une grande société japonaise, qui doit concilier proposition de mutation professionnelle et amour. Dans cette pentalogie, les personnages centraux de chaque tome sont des personnages secondaires de ce premier volume. Ces romans interrogent sur la fin de vie, les histoires d’amour, la société japonaise et le statut d’employés.
Les phrases sont courtes, simples et contiennent beaucoup d’émotions : magnifiques.
Sophie
Karin Brunk Holmqvist, Aphrodite et vieilles dentelles.
Deux mamies de 72 et 79 ans, et non moins sœurs, habitent une vieille petite maison familiale où l’on trouve une cuisine, une salle à manger et une chambre, les sanitaires étant au fond du jardin. Elles mènent une vie paisible dans un bourg. Un jour, la maison du voisin est vendue et achetée par un citadin cinquantenaire. Elles sont affolées car elles vont justement chez le voisin, y puiser de l’eau car elles n’ont pas l’eau courante. Elles osent aller le voir pour lui demander si elles peuvent toujours maintenir cette habitude. S’en suit une amitié arrosée à grands coups de thé. Un peu plus tard, il les invite chez lui pour une fête ; à l’issue de celle – ci, elles l’aident à ranger et observent deux lapins grignoteurs… En effet, le voisin refait le jardin. Mais elles espionnent car le chat a un comportement bizarre…. tout comme les lapins ! Tous ont dû manger un aliment mystère du parterre. Devant tant de bizarreries, elles interrogent le voisin dont les fleurs sont magnifiques : il a une potion magique (café et vodka) dont il arrose son parterre, d’où la magnificence des fleurs.
Pascale