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Association de théâtre amateur de Saint Just en Chaussée

Séance du 18 juin 2016

Café lit-thé-raire du 18 juin 2016 à Héricourt-sur-Thérain

Christine, Hélène, Laure, Sophie, Pascale, Stéphanie, Claire, Sandrine et Christelle vous présentent leurs derniers coups de cœur de lecture. Les propos rapportés sont des avis personnels, qui n'engagent que leurs auteurs.

 

Cet instant-là. Douglas Kennedy. Pocket

Thomas, écrivain américain, vit dans le Maine. Il vient de divorcer. Son éditeur reçoit un journal en vue d’une publication. C’est le journal intime de Petra, une allemande avec qui Thomas a vécu une histoire d’amour. Ce journal raconte l’arrivée de Petra à Berlin-ouest. Elle travaillait pour une radio libre à Berlin-est avant de passer à l’Ouest. Thomas rencontre Petra qui devient sa traductrice et avec qui il vit une grande histoire d’amour. Ce roman est addictif, on a envie de comprendre. C’est une réflexion sur la lâcheté et sur l’âme humaine. C’est une histoire de conscience. A la fin du livre, on peut lire le journal de Petra qui a conclu un pacte faustien. En toile de fond, l’histoire de l’Allemagne de l’est. C’est une lecture très agréable mais pas bêtifiante.

Christine

Du même auteur, Hélène nous conseille Quitter le monde.

 

Mirage. Douglas Kennedy. Belfond.

C’est le dernier roman de D. Kennedy, et là aussi c’est un vrai page-turner. Impossible de le lâcher. Un couple d’américain, amoureux, part en voyage au Maroc où le mari, plus âgé que sa femme, a déjà vécu. Dès leur arrivée à l’aéroport de Marrakech, on sent monter une tension. On sent que les choses vont mal tourner, même si tout semble idyllique. Le premier soir, la femme sort de l’hôtel pour se balader mais elle se fait agresser. La tension monte d’un cran. Pourtant le couple est amoureux et s’entend à merveille. La seule ombre au tableau est qu’ils n’arrivent pas à avoir d’enfant. La femme va faire une découverte qui va révolutionner leur vie. Un suspense haletant et une histoire sans concession.

Christelle

D’après une histoire vraie. Delphine deVigan.

L’auteure se met en scène. Elle parle de ses enfants, de son compagnon. Elle est déstabilisée par le succès de son dernier roman et elle culpabilise d’avoir envoyé balader un lecteur lors d’un salon littéraire. Par ailleurs, elle reçoit des courriers anonymes l’accusant d’avoir trahi sa famille. Puis elle rencontre une jeune femme, surnommée L, avec qui elle noue une relation. Comme elle, elle est écrivain et a une forte personnalité. Elles ont beaucoup de points communs et L prend une place importante dans sa vie. Delphine n’arrive plus à écrire. On est dans le trouble du début à la fin. C’est un bel exercice d’écriture. Elle se met en scène mais écrit quelque chose de fictif.

Hélène

Du domaine des murmures. Carole Martinez. Folio

Moyen Age, fin du XIIème siècle. Esclarmonde a 13-14 ans et est fille du seigneur du domaine. Elle est sur le point d’être mariée par son père au fils d’un seigneur voisin, au fort appétit sexuel. Le jour du mariage, elle dit non et demande à être recluse pour consacrer sa vie à Dieu. A ce moment-là, un agneau apparaît dans l’église, ce qui signifie l’approbation de Dieu. Elle demande la construction d’une chapelle et d’une cellule. Avant d’être emmurée, elle se promène une dernière fois dans la forêt où elle est rattrapée par un homme. C’est une très belle écriture, très poétique. Ce roman fonctionne comme un conte et il y a beaucoup d’échos avec notre époque.

Laure

Illska. Eirikur Örn Norddhal. Métailié

Agnès est une islandaise de 30 ans, d’origine lituanienne. Elle écrit un mémoire sur la montée du populisme en Islande et dans le monde. Elle est traumatisée par l’histoire de sa famille au cours de laquelle ses deux arrières-grands-pères ont été confrontés à l’Holocauste en Lituanie (l’un aurait tué l’autre ?). Illska est l’histoire d’un triangle amoureux. Agnès rencontre Omar, homme sans caractère, dont elle tombe amoureuse et Arnor, néonazi cultivé, qu’elle interview pour les besoins de son mémoire et avec lequel elle va entamer une relation amoureuse.  Agnès tombe enceinte ; elle ne sait pas qui est le père. Omar va mettre le feu à leur maison quand il va découvrir qu’elle l’a trompé et il va s’enfuir.

L’originalité du livre et sa difficulté résident dans son écriture très complexe. Le livre se découpe en effet en quatre parties. Première partie : mise en place de l’histoire et découverte des personnages. Un chapitre sur deux raconte cette histoire et alterne un paragraphe sur deux avec des extraits du mémoire d’Agnès avec de nombreuses références à l’Holocauste. Les autres chapitres sont écrits à la première personne et c’est Omar qui raconte pourquoi il a incendié sa maison. Deuxième partie (la plus intéressante pour moi). Un chapitre sur deux : c’est l’histoire des arrières-grands-pères d’Agnès, Vilhesmas, catholique, et Izsak, juif. Ils sont amis et collègues et habitent à Jurbarkas, ville dans laquelle tous les juifs ont été exterminés dans les années 30. Un chapitre sur deux : c’est l’histoire d’Arnor, le néonazi, de sa naissance à sa rencontre avec Agnès. Troisième partie. Un chapitre sur deux : c’est l’histoire d’Agnès, d’Omar et de leur fils Snorri, de sa naissance à l’incendie de la maison, entrecoupée d’un paragraphe sur deux, des pensées du bébé écrites à la deuxième personne. Un chapitre sur deux : c’est l’histoire d’Omar de son adolescence à sa rencontre avec Agnès. Quatrième partie : les retrouvailles d’Agnès, d’Omar, d’Arnor et de Snorri et la « conclusion » de leur histoire, entrecoupée d’un paragraphe sur deux sur la fin de l’histoire des arrières-grands-pères d’Agnès.

La structure du livre est déroutante car très décomposée. On dirait que l’auteur a mélangé toutes ces histoires dans une centrifugeuse et en a sorti un livre dans lequel il mêle les époques, les récits et les narrateurs. Il interpelle même parfois le lecteur.

Sophie

Le livre du roi. Arnaldur Indridason. Métailié

Un universitaire islandais travaille à Copenhague et s’intéresse au livre des légendes islandaises. Un doctorant, très scolaire, arrive à l’université pour être suivi par cet universitaire fantasque, qui vadrouille à la recherche de l’Edda (célèbre livre des légendes islandaises, en deux volumes). Le monde universitaire est persuadé que c’est lui qui possède ce manuscrit mais il se l’est fait voler. Il enquête pour retrouver le manuscrit. C’est un Indiana Jones en Suède.

Pascale

Le secret des rois. Steve Berry. Cherche midi

C’est aussi une enquête autour d’un manuscrit à l’époque des Tudor. Très agréable à lire.

L’héritage occulte. Steve Berry. Cherche midi

Un groupuscule mormon cherche à déclencher une sécession en s’appuyant sur des manuscrits de l’époque de Lincoln. Les chapitres alternent les narrations. C’est la même construction pour les deux romans.

Don’t blink (Œil pour œil). James Patterson.

Le début du roman est mené tambour battant. Dans le premier chapitre, un meurtre est commis dans un restaurant. Dans le second chapitre, Nick Daniels, le personnage principal, se retrouve en Afrique après avoir fui des tueurs. Puis il rentre à New York. Nick Daniels est journaliste, témoin d’un meurtre et menacé. Il va découvrir que la réalité n’est pas forcément ce qu’il croyait. Le chapitre s’achève sur cette phrase : « Enfin ça, c’est ce que je croyais. » Le livre a été adapté au cinéma.

Stéphanie

Les braises. Sándor Márai. Livre de poche

Sándor Márai (1900-1989) est le Stefan Zweig hongrois. Ces écrits ont été interdits pendant la seconde guerre mondiale dans son pays. Il écrit sur les mêmes thématiques que Zweig (le temps qui passe, le retour sur des évènements tragiques). Il raconte l’histoire de deux hommes, Henry et Conrad, amis d’enfance. Henry possède un château, est affairé. Il envoie chercher un homme, Conrad, son ami d’enfance. Ils ne se sont pas vus pendant 41 ans et 43 jours. C’est un huis-clos. Ils se parlent de leur vie. Conrad est parti sans explication, et a fait le tour du monde. Henry, lui, est resté dans son domaine, amoureux de sa femme, maintenant décédée. C’est un roman intimiste. Un auteur à découvrir, notamment L’héritage d’Esther et Divorce à Buda (mais pas La nuit du bûcher).

Claire

Dora Maar. Alicia Dujoune Ortiz. Livre de poche

C’est la biographie de Dora Maar. Quand on lit ce livre, on ne peut plus aimer Picasso. C’est un pervers narcissique. Dora Maar est une de ses compagnes dans les années 30. Elle est née à Paris en 1907 et passe son enfance à Buenos Aires. Puis elle revient à Paris où elle rencontre Paul Eluard, Man Ray et Jean Cocteau. Avant de rencontrer Picasso, elle a eu une aventure avec un cinéaste puis avec Georges Bataille. Elle a eu beaucoup d’expériences érotiques. Puis elle rencontre Picasso qu’elle séduit rapidement et avec qui elle a un grand écart d’âge. Elle était photographe surréaliste et très intellectuelle. Sa relation avec Picasso l’a détruite. Elle s’est cloîtrée pendant 40 ans après sa rupture avec lui. Picasso aimait humilier ses femmes. D’ailleurs Marie-Thérèse s’est suicidée. Ce livre se lit comme un roman.

Sandrine

La vie aux aguets. William Boyd. Seuil

Sally, une vieille dame anglaise, vit dans un cottage. Elle avoue à Ruth, sa fille, qu’elle n’est pas anglaise mais qu’elle est une ancienne espionne russe. Elle lui confie ses mémoires. Elle lui dit qu’elle va mourir car elle est surveillée. Elle lui demande de l’aider à rester en vie mais Ruth ne croit pas qu’elle est vraiment en danger.  Le récit alterne entre l’histoire de Ruth, sa fille, qui est prof d’anglais et qui a une vie très prévisible et ennuyeuse et les mémoires de Sally. Passionnant.

Pascale

 

 
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